Grosse Frayeur!!!

Publié le par Cedric

Samedi 20 octobre 2007

Je repars tranquillement, je vais à Baños et je n'ai qu'une cinquantaine de kms à effectuer, une promenade de santé en quelque sorte.
Ce matin, le ciel est tout découvert et j'ai une vue magnifique sur le plus haut volcan d'Equateur, le Chimborazo qui culmine à 6310 mètres. Je suis bien, j'ai le temps, je m'arrête souvent. A Penipe, je mange des beignets de pommes de terre. Je reprends ma route et je commence à  m'inquiète un peu. Les gens que je rencontre me disent que ce n'est pas possible de passer. La route est coupée à plusieurs endroits par des crevasses, d'autres me disent qu'ils y a peut être moyen????? Je décide de continuer pour voir de mes propres yeux et la perspective de faire demi-tour est hors de mes compétences.
J'avance, j'avance, je rencontre un gars avec 3 jeunes. En fait, j'apprends que c’est l'oncle et ses neveux. Je lui demande le chemin à suivre. Il me dit que de toute façon il n'y a qu'une route. Je continue donc, la chaussée est de plus en plus recouverte de cendres volcaniques… Et là, au détour d'un virage, le trou, plus rien, grand vide.
J’ai beau regarder de tous les cotés, je ne vois pas comment faire. Devant moi, une crevasse de bien 20 mètres de hauteur avec des pentes très abruptes. A droite, la falaise et à gauche le fleuve avec un niveau d’eau et un courant infranchissable à vélo.
Je fais donc demi tour, en scrutant toutes les possibilités. Je retrouve le groupe d’apprentis trappeurs. Je leur explique qu’il est impossible d’aller plus loin. L'adulte a l’air sûr de lui et me dit que je n’ai sûrement pas regardé comme il faut. Je suis intrigué, je les suis.
Mais, pas de miracle, je ne suis pas bien doué, mais là, bien que ça me sois difficile à accepter, il n’y a rien.
A l’endroit où j’ai retrouvé les chicos, j’ai repèré un petit chemin qui descendait à la rivière. Faire demi tour, j’ai vraiment du mal, d’autant que nous ne sommes plus qu’à une quinzaine de kms du but. Je fais part de ma trouvaille à mes compagnons d’infortune. Au départ, je laisse le vélo dans une maison qui a été abandonnée après la dernière irruption du Tungurahua il y a 2 ans. Ce dernier, d'ailleurs, n'est toujours pas calmé et toute la journée nous l'entendons gronder. Un sentier se faufile à travers la végétation. On a l’impression qu’il est utilisé fréquemment. Arrivé prés du lit du torrent, le chemin se poursuit sur le talus en face de nous. Je vais chercher mon vélo, le groupe a envie de m’aider. Il faut que j’en profite. Je détache toutes mes sacoches, et chacun prend un peu de matériel. Arrivé en haut, heureux de nous en être sortis de la sorte, nous nous quittons mes amis et moi. Je remets tout sur le vélo, et je me fais une petite pause sur un rocher histoire de reprendre des forces en mangeant une petite pomme.
Quelques minutes plus tard, je vois revenir un des jeunes. Ils m’expliquent qu’il y a une autre quebrada à passer. Je repars donc avec celui-ci. Je retrouve le groupe, le guide n’est pas inspiré, séance recherche... Impossible de trouver un passage. A force nous découvrons un petit sentier caché par la végétation, qui descend vers le rio. Rebelote, je redéfais toutes mes sacoches et nous poursuivons notre périple. J'ai l'impression de rassurer le guide mais aussi les enfants qui commencent sérieusement à douter des compétences de leur oncle. Nous marchons un bon moment le long de la plage et nous nous retrouvons bloqués par le fleuve et la paroi abrupte, pas de solution. Le vent se lève, impossible d’ouvrir les yeux, nous sommes enveloppés d'un nuage de cendres arrachées du sol. Le ciel se charge de gros nuages noirs. Nous sommes avec 3 jeunes, il faut faire demi tour et vite. Le cœur en berne et avec beaucoup de difficultés nous faisons marche arrière. Les "scouts" ne veulent plus marcher, je m’éreinte avec mon vélo pour remonter les pentes super raides, les appuis ne sont pas facile à trouver dans cette terre très meublée. Je sus, j'en bave mais j’assume et surtout j'essaie de ne pas trop le montrer. En pleine brousse, j’ai repris du service, je suis en camp avec des ados et je dois ramener le groupe sur la route, d’autant que le guide est de plus en plus a la ramasse… Je pense qu'il y a bien longtemps que celui ci n'a pas du faire de sport.
Dans la dernière quebrada, le groupe est un peu en retrait. Ici ils ne risquent plus rien, je décide donc de tenter la descente sans "désarmer" le vélo.  Mes mauvaises habitudes ne sont pas mortes. Au départ, tout se passe bien, j'effectue le début de la descente tranquillement. Mais ça se complique dangereusement, je suis obligé de mettre mon vélo en travers pour pouvoir continuer sans être emporter par le poids. Après quelques mètres, je tombe, le vélo couché sur le flan, sur ses sacoches, moi sur les fesses à glisser sur la pente. J'ai beau essayer de planter les talons dans la terre, je ne peux pas m'arrêter. Je ne sais pas comment faire!!!! Après une vingtaine de mètres ainsi, j'arrive vers le fin de la quebrada... Et là, la dernière marche fait au moins 3 mètres de hauteur. Ca va vite que faire? Dans un mouvement de désespoir, avant de lâcher le vélo, je relève celui-ci, moi toujours sur le dos. Reflexe?????? Je n'en sais rien, mais le vélo tout net s’arrête coincé par la pédale, dans le vide. Dans un premier temps, je reprends mon souffle, heureux. Mais rien n'est encore gagné, je suis coincé dans une position très délicate, les fesses chauffées à blanc par cette descente peu orthodoxe, les muscles tétanisés par l'effort et par la peur. Je dois faire vite, la corniche en terre où je suis pendu peut s'effondrer à tout moment. Avec beaucoup de concentration, je me dégage, je reprends mes appuis avec délicatesse et précision. Il ne faut pas que je bascule dans le vide tout en me remettant sur mes jambes.............. Je suis debout. Je soulève mon vélo et le remet sur ses deux roues. Gros ouf........... De soulagement.
En même temps, des gens sont arrivés, sortis de je ne sais où, ils viennent à mon secours, ils m’ont vue descendre la pente. Ainsi, je fais la connaissance de la famille Ocaña. Ils m'aident à faire les derniers mètres. Nous discutons, et ils m'expliquent qu'ils sont à la chasse aux palombes. Je suis en présence de Miguel et de sa femme qui sont les parents de Maria qui est mariée à un Italien Julio et de leur fils Florian. Par la suite, je rencontre Thomas frère de Maria et Michel copain de Julio en vacances en Equateur. J'en avais oublié le groupe des 4 qui viennent d'arriver. Je fais les présentations. La chasse est terminée pour ce soir. Il commence à pleuvoir, nous montons tous dans le pick-up de Julio, armes et baguages. En route je discute avec Maria, qui me demande ce que je compte faire ce soir. Je lui réponde que ça ne me dit rien de faire demi tour sur Riobamba. Elle me dit qu'il existe une autre route de l'autre coté du Rio, mais que pour aujourd'hui c'est trop tard pour que je continue. Je suis bien de son avis, je vais aller coucher dans le village, dans le restaurant où j'ai mangé les beignets de fromage. Maria d'emblée me propose de coucher chez ses parents, il y a de la place à revendre parait-il. Eux même vont rester cette nuit. J'accepte, l'idée de passer la soirée avec ces gens m'enchante. Ils me paraissent vraiment très gentils, très simples, des gens de la campagne, comme moi.
La chance me sourie, je passe une très agréable soirée, ce soir c'est pastas Italiennes, accompagnées de saucissons fait maison, le même que dans le Brionnais excellent......... et du Gruyère, du vrai...... Un régal… Mes papilles n'en reviennent pas. Un an qu'elles n'avaient pas connu cela. Mes hôtes voient que je prends un grand plaisir à manger, je n'ai pas fini ma tranche qu'ils m'en recoupent quatre, quel bonheur la bonne bouffe....

Publié dans Les étapes du voyages

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E
j'ai appris en rentrant de la gym de st christophe que   tu avais été mon prof de gym qq temps!!! j'ai donc rouvert la renaissance et j'ai découvert un article te concernant!!!  puis le blog!!!  Bravissimo pour tes exploits. c'et super!!!      bonne continuation et bonne chance pour la suite de ton périple!!!. 
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M
Qu'est-ce que c'est palpitant !!! J'avais l'impression de lire un bouquin ! Tu devais avoir les fesses contrariées quand même après une telle descente... <br /> J'espère que la suite sera moins douloureuse !<br /> gros bisous et à bientôt si j'en crois les rumeurs...<br /> Maud
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